A cause de la pandémie, le télétravail a littéralement explosé à travers le monde, impliquant une transformation profonde de notre société, tant sur le plan collectif qu’individuel.
Un rapport récent d’économistes de la Deutsche Bank affirme même que le télétravail est un tel privilège qu’on devrait payer un impôt pour en profiter.
En effet, certains chercheurs mettent en avant le fait que le télétravail va constituer une part importante d’une nouvelle normalité même après la fin de la pandémie, et que cela pose un vrai problème pour l’infrastructure économique « classique » basée sur le travail en présentiel. Ils en viennent à la conclusion que les télétravailleurs devraient payer une taxe supplémentaire pour soutenir l’économie en général, surtout pour ceux qui ne peuvent pas travailler à distance.
Les économistes plaident pour une taxe relativement modeste, à raison de 8€ par jour, qui pourrait être à payer soit par le télétravailleur, soit par l’employeur ne fournissant pas de bureau à son employé.
Évidemment, il y a de nombreuses raisons de ne pas adhérer à une telle proposition qui a fait un tollé.
Les économistes soulignent aussi dans leur étude que de grands changements sociétaux sont en ordre de marche :
Au cours des prochaines années, les centres-villes vont changer. De nombreuses organisations vont avoir besoin de moins d’espaces de bureaux, vidant peu à peu les espaces et les grands immeubles de bureaux, amenant progressivement la population à habiter dans les anciens quartiers d’affaires et leur redonnant un peu de vie en dehors des horaires de bureau.
Si certaines personnes voudront choisir le travail à domicile, d’autres préféreront simplement travailler plus près de chez eux. Ce qui pourrait signifier le développement d’espaces de co-working, ou de bureaux partagés.
Des professionnels de différentes organisations et des travailleurs indépendants pourront se partager une imprimante et discuter autour de la machine à café.
L’avantage serait de revigorer des communautés locales tout en réduisant les trajets entre domicile et bureau. Cette situation pourrait même favoriser le commerce local aux grandes chaînes.
Et puisque le travail à distance s’impose, de plus en plus de salariés vont avoir envie de s’éloigner aussi des grandes villes pour tenter d’obtenir un meilleur équilibre vie de famille/travail.
Mais la question des salaires s’impose alors : certaines entreprises proposent de meilleurs salaires pour les collaborateurs habitant les grandes villes, visant à compenser le coût de la vie, généralement plus élevé. Alors si les gens commencent à partir loin des métropoles d’affaires, auront-ils un salaire réduit, même si le travail est le même ? Certaines entreprises se posent déjà la question.
Les collaborateurs en télétravail doivent aussi faire face à des défis personnels : comment organiser le travail d’équipe et l’innovation si chacun reste chez soi ? Comment conserver sa motivation, sa productivité, son ambition et prouver ses compétences à un manager qu’on ne voit jamais ?
Certes, la technologie telle que Zoom et Microsoft Teams peut aider à résoudre certains de ces problèmes, comme rester en contact les uns avec les autres, mais il faudra des outils plus performants et une certaine intelligence collective pour engager les équipes à long terme. Un véritable défi !