Il y a quelques semaines, la Commission Européenne a présenté ses recommandations pour réguler l’usage de l’intelligence artificielle et préserver la souveraineté technologique.
L’Union Européenne veut encadrer l’intelligence artificielle en proposant de nouveaux standards susceptibles de s’imposer comme une référence au niveau mondial, comme le RGPD, cité en exemple dans de nombreux pays. L’intelligence artificielle et ce qu’elle implique est un sujet à ne pas manquer ces prochaines années. Qui va, par exemple, protéger les données de nos centrales nucléaires ? Nos rues seront-elles envahies de caméras à reconnaissance faciale comme en Chine ?
Pour ne pas rater le coche de cette révolution technologique, la commission Européenne a présenté un livre blanc contenant des recommandations pour favoriser l’innovation et protéger l’intérêt des citoyens européens. Après une consultation entre les différents acteurs du secteur (entreprises, syndicats, sociétés civiles, gouvernements…), elle espère pouvoir faire des propositions de loi à la fin de cette année.
Bruxelles veut « sanctuariser le respect des droits fondamentaux des citoyens ». Cela signifie s’assurer que les algorithmes d’un logiciel de recrutement ne soient pas discriminants par exemple. Elle compte aussi tester et certifier les systèmes d’IA à risque, comme dans le secteur de la santé ou de l’automobile.
La reconnaissance faciale de masse, comme en Chine qui l’utilise pour contrôler la population, est un dossier brûlant qui interroge encore beaucoup. La France est d’ores et déjà en train de mener des expériences dans certaines villes. L’Europe quant à elle, veut encore y réfléchir et ouvrir le débat, afin de déterminer dans quelles circonstances elle pourrait être autorisée.
Un enjeu de taille : garder le contrôle des données pour garder le contrôle sur l’IA
Pour gagner contre le côté sombre de l’intelligence artificielle, l’Union Européenne doit garder le contrôle sur les données, le nerf de la guerre, le carburant de l’IA.
Aujourd’hui les données des individus sont stockées essentiellement dans des serveurs américains ou chinois. Bruxelles veut créer des géants européens du cloud, en débloquant 4 à 6 milliards d’euros d’ici l’année prochaine.
Elle veut aussi inciter au partage des données en créant un marché unique européen, dans un cadre réglementaire autorisant la libre circulation des données dans l’Union pour les entreprises et le secteur public.