L’Union européenne se dirige vers une régulation sans précédent de l’intelligence artificielle (IA) avec l’adoption imminente de l’AI Act, malgré les réticences initiales de pays clés comme la France.
Avancées et consensus
L’Allemagne a récemment annoncé qu’elle soutiendrait le projet, trouvant un accord au sein de sa coalition gouvernementale, et réduisant ainsi les espoirs de Paris de former une minorité de blocage.
L’Italie, également réservée au départ, ne devrait pas s’opposer au texte. Cette décision ouvre la voie à l’approbation officielle du texte par les représentants permanents des Vingt-Sept à Bruxelles, suivi d’un vote final du Parlement européen, considéré comme une formalité.
Motivations et adaptations
Les négociations autour de l’AI Act, débutées en 2021, ont été motivées par des préoccupations concernant les technologies telles que l’identification biométrique et la police prédictive.
L’émergence des IA génératives a cependant obligé les responsables européens à adapter le règlement, qui introduit désormais des exigences de transparence pour l’entraînement des modèles d’IA, y compris la publication d’un résumé détaillé des données utilisées. Le respect du droit d’auteur européen est réaffirmé, permettant aux créateurs de refuser l’utilisation de leurs contenus pour l’entraînement des modèles d’IA.
Points clés du texte
Le texte se concentre sur les modèles d’IA « à usage général », plutôt que sur tous les modèles fondamentaux, après que la France a plaidé pour une approche ciblant les services d’IA utilisant ces modèles, plutôt que les modèles eux-mêmes.
Cette distinction vise à protéger les intérêts des entreprises européennes sans imposer une transparence totale des données d’entraînement, en reconnaissant le « secret des affaires ».
Les régulations les plus strictes s’appliqueront aux modèles présentant des « risques systémiques », définis par la puissance de calcul nécessaire à leur entraînement, les obligeant à réaliser des études d’impact sur les risques et les mécanismes de limitation de ceux-ci. Un bureau européen de l’IA sera responsable de l’application de ces règles.
Critiques et perspectives
Cependant, des critiques émergent quant à la possibilité que l’AI Act handicape les entreprises européennes en régulant prématurément le secteur. Notamment par rapport à leurs concurrents américains.
La France, sous l’influence de figures telles que l’ancien secrétaire d’État au numérique Cédric O. A tenté d’adopter une position plus nuancée. Cherchant à équilibrer innovation et régulation sans répéter les erreurs des précédentes révolutions technologiques.
Le but de tout ceci étant que l’AI Act représente un pas significatif vers la création d’un cadre réglementaire pour l’IA en Europe. Visant à favoriser l’innovation tout en protégeant les droits fondamentaux des citoyens et en préservant la compétitivité des entreprises européennes dans le secteur en évolution rapide de l’IA.