Les faits sont sans appel, l’industrie de la technologie connaît depuis longtemps un problème de déséquilibre entre les hommes et les femmes, et ce dès l’université. À l’échelle mondiale, les femmes obtiennent 53 % des diplômes universitaires STEM, mais dans l’UE, seuls 34 % des diplômés dans le domaine sont des femmes, selon les données de Girls Go Circular.
Cela crée un effet boule de neige évident dans le monde du travail : Selon les chiffres d’Eurostat, les femmes n’occupent que 17 % des principaux emplois technologiques, tels que la programmation, l’analyse de systèmes ou le développement de logiciels.
Le financement des startups pose également des défis particuliers aux femmes dans le domaine de la technologie. En 2021, malgré un montant record de capitaux investis cette année-là en Europe, les femmes fondatrices ont reçu moins de 1 % du financement total, soit 400 millions d’euros, selon les données de PitchBook.
Et maintenant, avec l’avènement du métaverse, ces problèmes systémiques refont surface.
L’écart entre les sexes du métaverse
Tout d’abord, qu’est-ce que le métaverse exactement ? C’est un monde virtuel, un espace collectif créé par la convergence de la réalité physique et virtuelle. Le métaverse a été imaginé comme un espace partagé où les gens peuvent interagir et participer dans un environnement simulé qui imite le monde physique, mais un peu amélioré.
Ce monde virtuel est possible car il repose sur 6 technologies différentes, connues sous le nom de « BIGANT », qui représentent la blockchain, l’interactivité, les jeux, l’intelligence artificielle, le réseau et l’Internet des objets.
Même s’il semblerait que ce soit un gouffre financier (Meta a annoncé récemment avoir perdu 4, 279 milliards de dollars au 4ème trimestre 2022), les apparences sont trompeuses, le metaverse fait de nouveaux adeptes tous les jours. Gartner prédit que d’ici 2025, 10 % des travailleurs utiliseront régulièrement des espaces virtuels, contre 1 % en 2022.
Certaines entreprises tirent déjà parti du métaverse pour créer un battage médiatique, comme l’industrie du luxe et des biens de consommation. Samsung a annoncé qu’elle travaillerait avec Google et Qualcomm sur une prochaine plate-forme de réalité mixte tandis qu’Apple étend également son emprise du metaverse en indiquant que son casque AR / VR de réalité mixte très attendu arrivera au second semestre de cette année.
Balenciaga, quant à elle, a offert à l’un des personnages de Fortnite un sweat à capuche numérique qui peut aussi être acheté dans la vraie vie pour 725 €. Lacoste a créé des looks numériques pour les personnages de Minecraft, ainsi qu’une collection co-marquée de vêtements de sport Minecraft disponibles à l’achat en ligne, et Ralph Lauren a créé des vêtements de neige numériques pour Roblox’s Winter Escape, présenté comme « l’expérience de vacances ultime ».
Mais un problème persiste. À l’heure actuelle, il existe un déséquilibre important entre les sexes dans le métaverse.
Les données de McKinsey montrent que les femmes utilisent davantage le métaverse que les hommes, à la fois pour atteindre des objectifs commerciaux et pour les loisirs. Les données de McKinsey révèlent que 60 % des femmes déclarent avoir mis en œuvre plus de deux initiatives liées au métaverse dans leurs organisations, et elles sont 20 % plus susceptibles de se lancer que les hommes.
Seulement voilà, les femmes leaders de l’industrie sont beaucoup plus rares. Au cours des cinq dernières années, les entreprises du métaverse dirigées par des hommes ont reçu une part plus élevée du financement total (90 %) que les entreprises du métaverse dirigées par des femmes (10 %).
Cette inégalité a des répercussions importantes. Les entreprises comptant 30 % ou plus de femmes dans leur conseil d’administration ont des scores environnementaux une fois et demie meilleurs, ainsi que quatre fois plus d’investissements en R&D que les entreprises sans femmes. McKinsey affirme que les entreprises du quartile supérieur pour les femmes dans les équipes de direction sont plus susceptibles d’avoir une rentabilité supérieure à la moyenne. Sans parler du fait qu’un manque de diversité au sein des équipes de développement à un stade précoce conduit à des préjugés profondément enracinés et à des produits défectueux.
Si vous souhaitez faire carrière dans le métaverse et faire la différence dans cette industrie en pleine croissance, de nombreux métiers intéressants sont à portée de main, et les femmes ont clairement une place à prendre.