C’est une notion un peu abstraite qui peut se définir ainsi : « la cybercriminalité désigne toutes les infractions pénales susceptibles de se commettre sur ou au moyen d’un système informatique généralement connecté à un réseau ».
Difficile de parler de cybercriminalité sans commencer par des chiffres concernant l’usage d’internet :
Dans le monde :
53% de la population mondiale est connectée à internet, soit environ 4,021 milliards de foyers.
79% de ces internautes ont un compte sur un réseau social (3,196 milliards), et Facebook à lui seul compte 2,17 milliards d’utilisateurs.
144 milliards d’emails sont échangés chaque jour.
NBC et TOrrentFreak ont estimé le nombre de pirates informatique à 432 millions !
Chaque minute, 2,46 millions de contenus sont partagés sur Facebook, 347 222 photos sont partagées sur WhatsApp, 277 000 tweets sont envoyés, 216 000 photos sont partagées sur Instagram, 72 heures de vidéo sont téléchargées sur YouTube et 204 millions de mails sont envoyés. Selon Netcraft, il existe environs 902,997,800 sites internet actifs dans le monde.
En France :
On estime le nombre de foyers connectés à internet à environ 55 millions, dont 68% sont inscrits sur un réseau social, et 42% sur Facebook.
Lutter contre la cybercriminalité sur un territoire aussi vaste qu’internet n’est clairement pas une chose facile : la cybersécurité est en tête des principales préoccupations des entreprises du secteur privé, mais aussi du secteur public.
Lorsqu’elle porte atteinte à la sécurité nationale, la cybercriminalité est traitée par le Centre de Cyberdéfense. C’est un sujet qui concerne les ministères de l’Intérieur et celui de la Justice, en collaboration avec l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) et dans les cas d’atteinte à la sécurité nationale, avec le CERT-FR.
En effet, de plus en plus de cyberattaques du type rançongiciel et hameçonnage sont dénombrées. Elles ciblent les acteurs publics et les services gouvernementaux et bloquent l’accès à leurs données dans un but lucratif.
Les services luttant contre la cybercriminalité en France
Loin d’être à la traîne, la France a mis en place plusieurs organismes efficaces pour lutter contre la cybercriminalité :
La Police Nationale :
La BEFTI ou Brigade d’Enquête sur les Fraudes aux Technologies de l’Information
Créée en 1994, elle compte aujourd’hui 25 policiers chargés d’élucider diverses infractions comme les intrusions d’ordinateurs et de réseaux, les contrefaçons de logiciels, les extractions de bases de données personnelles, le piratage de réseaux téléphoniques… Elle apporte une assistance technique aux autres services de la police judiciaire et contribue à la diffusion d’une culture de cybervigilence auprès du grand public.
La SDLC ou Sous-Direction de Lutte contre la Cybercriminalité
Elle comprend
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- Un bureau de coordination stratégique
- L’OCLCTIC ou Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication
Désormais intégré au sein de la Sous-Direction de la Lutte contre la Cybercriminalité, l’OCLCTIC comprend 5 sections : l’Internet (traitement des escroqueries en ligne), l’opérationnel (répression des infractions comme le piratage, les escroqueries et les fraudes), l’assistance technique, recherche et développement, la formation des investigateurs en cybercriminalité et enfin les relations internationales (coopération, documentation opérationnelle et bureau de synthèse et d’analyse).
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- Une division en charge de l’Anticipation et de l’Analyse
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Elle est chargée de construire une réponse publique aux particuliers et aux entreprises. Elle comprend une cellule d’information du public (diffusion d’alertes en ligne, campagnes de sensibilisation aux cyberattaques, bonnes pratiques pour se protéger des cyberattaques
Le SCITT ou Service Central de l’Information et des Traces Technologiques
Il est chargé d’assurer le suivi et la gestion de l’activité des services territoriaux dans le domaine de l’informatique et des traces technologiques.
Il se compose :
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- Du service informatique qui contribue au bon fonctionnement du système d’information de la police technique et scientifique, et qui assure la coordination technique des systèmes d’information de la DCPJ
- Du Laboratoire d’Analyse et de Traitement de Signal (LATS) qui effectue des travaux techniques dans les domaines du son, de la vidéo, de l’informatique, des télécommunications et de l’électronique
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La Direction Générale de la Sécurité Intérieure :
La DGSI a pour missions de lutter contre toutes les activités susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. Elle réprime les activités inspirées, engagées ou soutenues par des puissances ou des organisations étrangères qui menacent la sécurité du pays. Elle agit sur 4 pôles :
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- Le contre-espionnage : déceler et neutraliser les menaces de pays, organisations ou agents d’espionnage adverses.
- La contre -ingérence économique et la contre-prolifération : protéger économiquement, scientifiquement et technologiquement la France (armes nucléaires, bactériologiques, chimiques et balistiques)
- La lutte contre le terrorisme et les extrémismes violents
- La lutte contre la cyber-criminalité : elle est chargée de protéger l’Etat en enquêtant sur les attaques visant ses intérêts fondamentaux, les secteurs stratégiques et les infrastructures vitales.
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Le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation
Organisme central de police judiciaire qui centralise et exploite les informations judiciaires relatives aux crimes, délits, recherche de personnes et de véhicules.
La Division de Lutte Contre la Cybercriminalité
Composé de départements divers comme celui de la coordination et appuis numériques, d’investigations sur internet, de prévention et suivi des phénomènes sur internet, de répression des atteintes aux mineurs ainsi que le centre national d’analyse des images de pédopornographie.
La Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières
La DNRED est chargée de mettre en œuvre la politique du renseignement, du contrôle et de la lutte contre la fraude.
La Cyberdouane
C’est un service douanier spécialisé dans la lutte contre la cyberdélinquance : il recueille, exploite et utilise tous les renseignements utiles dans la lutte contre les fraudes sur internet en matière de trafics de marchandises prohibées, réglementées ou fortement taxées comme les contrefaçons, les stupéfiants, les cigarettes, l’alcool, les armes, les espèces protégées, etc.