Rencontrer de nouvelles personnes n’a jamais été très facile, c’est pourquoi les applications de rencontres sont devenues si populaires. Par le biais d’algorithmes informatiques soigneusement élaborés, ces applications font matcher vos intérêts et préférences avec d’autres personnes ayant des goûts similaires. Un rendez-vous peut alors être organisé en vue de trouver l’amour.grin
Mais pour faire matcher ces personnes, chaque application recueille une grande quantité d‘informations personnelles, comme vos préférences sexuelles, le lieu où vous vivez et même la manière dont vous utilisez l’application. Ces données permettent à l’application de créer un profil très détaillé pour chacun de ses utilisateurs.
Que s’est-il passé ?
La plupart des utilisateurs supposent que ces informations sont collectées et protégées par l’opérateur de l’application de rencontres. Et à juste titre – le règlement général sur la protection des données (RGPD) oblige les prestataires de services à traiter les informations personnelles avec beaucoup de soin et à ne les utiliser qu’à des fins spécifiques.
En se penchant plus profondément sur le sujet, des chercheurs experts en sécurité informatique ont découvert que c’était pourtant loin d’être le cas. Ils ont découvert que certaines applications de rencontres très populaires comme Grindr, OKCupid et Tinder partageaient ces informations personnelles avec des « agences de marketing tierces ».
En quoi est-ce un problème ?
D’un point de vue légal, le problème n’est pas lié au partage de données sensibles mais plutôt au fait que les utilisateurs ne savent pas que leurs informations sont partagées, ni avec qui.
Pire encore, la plupart des applications testées ne laissent aux utilisateurs aucun contrôle sur la façon dont leurs données sont utilisées.
Les chercheurs ont donc averti que le manque de contrôle sur les données personnelles pourrait signifier que les applications de rencontres courent le risque d’être poursuivis en vertu du RGPD, les condamnant à payer des amendes pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou même davantage.
Au-delà du problème purement juridique, il y a aussi un aspect humain à ces fuites de données. Certains utilisateurs peuvent (et à juste titre) être contrariés que leurs données soient vendues à des annonceurs – d’autant plus que certaines informations sensibles sont des secrets bien gardés, comme par exemple pour les utilisateurs qui veulent cacher leur sexualité ou leurs préférences à leurs amis et à leur famille.
Les annonceurs qui utilisent ces informations peuvent révéler ces secrets par inadvertance en les ciblant dans des annonces publicitaires ou des e-mails personnalisés.
Pouvez-vous vous protéger contre ces fuites ?
Depuis l’introduction du RGPD, la plupart des applications admettent désormais partager des données – mais uniquement parce qu’elles y sont légalement obligées.
Les informations sont généralement enfouies quelque part dans les longues et compliquées conditions d’utilisation du service, que la plupart d’entre nous n’ont pas le courage ni les compétences de lire.
Pire encore, certaines applications (comme Grindr) renvoient les utilisateurs vers les termes et conditions d’utilisation de tiers où l’étendue du partage des données est à discuter.
Évidemment, le blog de Panda Security vous alertera de ces problèmes dès que nous en serons informés, mais malheureusement, les conditions d’utilisation de l’application sont le seul moyen de bien comprendre et de savoir assurément comment vos données sont utilisées.
Cela signifie que la seule façon de vraiment sécuriser vos données est de les lire, et de ne pas utiliser d’application de rencontres avant de l’avoir fait !